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droits de l'homme

  • La LDH attaque le schéma sur les violences urbaines devant le Conseil d’Etat

    Communiqué LDH

    Alors que la situation politique et sociale est particulièrement tendue, le ministère de l’Intérieur fait de nouveau le choix du tout répressif en publiant un schéma sur les violences urbaines qui menace la liberté de manifester et la liberté de la presse.

    Dans le cadre de manifestations déclarées ou de violences urbaines, ce schéma prévoit la possibilité pour la police d’empêcher la présence de journalistes ou encore l’activation de brigades policières non formées à la gestion des foules protestataires, comme le RAID qui est normalement chargé d’arrêter un périple meurtrier ou des terroristes et a donc une réponse particulièrement violente.

    Les journalistes fournissent pourtant un travail démocratique essentiel qui permet de garantir une information indépendante et participe à rendre compte des pratiques des forces de l’ordre. Leur mission est notamment garantie par l’article 11 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen et par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’Homme qui protège la liberté d’expression et de communication. La Cour européenne des droits de l’Homme a précisé que la collecte d’informations est une étape préparatoire essentielle au travail des journalistes, de sorte qu’elle doit faire l’objet d’une protection. Il en est de même des observateurs des pratiques policières.

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  • Royaume-Uni : des arrestations massives lors des manifestations propalestiniennes

    Communiqué d'Amnesty International, publié le 05.09.2025

    Depuis que Palestine Action a été interdite au Royaume-Uni, ses soutiens risquent de lourdes peines. Plus de 700 personnes qui manifestaient pacifiquement contre son interdiction ont été arrêtées par la police. Cette semaine encore, cinq porte-paroles du mouvement Defend our Juries ont été perquisitionnés et arrêtés. Ils et elles risquent une peine pouvant aller jusqu’à 14 années de prison.  

     

    Palestine Action est une organisation de désobéissance civile propalestinienne fondée en 2020. Ses actions s’intensifient à partir d’octobre 2023 pour dénoncer le génocide commis par les autorités israéliennes à Gaza et le commerce d’armes entre le Royaume-Uni et Israël.  

    Le 20 juin 2025, des militant·es de Palestine Action infiltrent une base militaire de l’armée de l’air britannique et aspergent deux avions militaires de peinture rouge. Après cette action, l’organisation a été interdite début juillet par le gouvernement au Royaume-Uni. Les expert·es de l’Organisation des Nations unies jugent cette interdiction comme “disproportionnée” et qui risque d’entraver les libertés fondamentales au Royaume-Uni.  

    Cette interdiction entraine de fait la criminalisation de ses membres et ses soutiens. Toute personne qui est membre ou qui soutient Palestine Action encourt désormais le risque d’être condamnée jusqu’à 14 années de prison. 

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  • Algérie : une censure politique

    Communiqué LDH du 03.07.2025

    Sept ans de prison ! C’est la peine à laquelle Christophe Gleizes, journaliste sportif collaborateur de So Foot et Society, a été condamné en Algérie où il avait été arrêté en mai 2024, alors qu’il s’apprêtait à réaliser un reportage sur l’histoire du club de football de la Jeunesse Sportive de Kabylie. On lui reproche d’avoir rencontré entre 2015 et 2017 un des dirigeants de ce club, par ailleurs à la tête du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), un mouvement que l’Algérie a classé « terroriste » plusieurs années plus tard, en 2021.

    A travers la condamnation scandaleuse de Christophe Gleizes pour « apologie du terrorisme », c’est bien toute la profession qui est atteinte. Quel journalisme serait possible si les journalistes se voient soupçonnés de collusion ou de soutien vis-à-vis de toute personne, de tout responsable ou de n’importe quel mouvement rencontrés dans le cadre d’enquêtes ou de reportages ? Et même si son reportage avait été sur le MAK, de quelle protection peuvent jouir les journalistes s’ils se voient confondus avec leur sujet ? La LDH (Ligue des droits de l’Homme) dénonce cette atteinte grave à la liberté d’information et alerte sur le danger de l’incrimination d’apologie du terrorisme, dont on perçoit la dimension politique : son instrumentalisation par le pouvoir est aisée. Elle est d’ailleurs systématiquement utilisée ces dernières années pour condamner les militants et les défenseurs des droits humains algériens, en usant de l’article 87 bis du Code pénal.

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  • La surveillance par reconnaissance faciale doit rester une ligne rouge

    Tribune publiée par Amnesty International le 30.05.2025

    Alors que des responsables politiques français affichent leur volonté de recourir à la reconnaissance faciale, Katia Roux, notre spécialiste technologie et droits humains, alerte sur les dangers d’une telle utilisation.

    Longtemps, la reconnaissance faciale est restée une ligne rouge en France. Même les plus technophiles de nos responsables politiques considéraient ces outils comme une limite à ne pas franchir au nom des libertés. Ce consensus a vécu. De récentes prises de parole de ministres et d’élus municipaux préparent le terrain et les esprits à l’utilisation de technologies très intrusives.

    Le 7 mars, le ministre des transports, Philippe Tabarot, a ainsi pu dire, sur Sud Radio, être « en phase » avec Martine Vassal, présidente (divers droite) de la Métropole Aix-Marseille-Provence, lorsqu’elle propose de généraliser la reconnaissance faciale dans les transports marseillais. Quand, en 2022, Gérald Darmanin [alors ministre de l’intérieur] affirmait devant le Sénat être opposé à la reconnaissance faciale, il s’agissait sans doute de rassurer. Mais, pour le ministre de la justice, les inquiétudes d’hier relèvent aujourd’hui d’une « paranoïa sur la technologie », a-t-il estimé, le 4 mai, dans une vidéo en ligne du média Legend. Il considère que la reconnaissance faciale est devenue facile, rapide, et surtout nécessaire pour garantir la sécurité, sans prendre la peine de préciser les différentes finalités de ces outils. Or, il faut être précis.

    La reconnaissance faciale à des fins d’authentification vise à confirmer l’identité d’une personne, à vérifier qu’elle est bien celle qu’elle prétend être. Ces outils sont déjà utilisés en France pour déverrouiller son téléphone portable ou passer un portique d’aéroport, par exemple. Des usages, a priori, peu risqués pour les droits humains.

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  • Amnesty International indésirable en Russie

    Communiqué d'Amnesty International, mis à jour le 19.05.2025

    Au lendemain de l’invasion russe en Ukraine, notre bureau à Moscou a été fermé par les autorités russes. Trois ans après, nous nous retrouvons parmi la liste des "organisations indésirables", criminalisant toutes nos activités sur le territoire. Le prix à payer pour avoir documenté les violations des droits humains en Russie, qui vont de l’implacable répression du Kremlin aux possibles crimes de guerre en Ukraine.

    Amnesty International jugé indésirable en Russie  

    Notre organisation est listée parmi les “organisations indésirables” en Russie depuis le 19 mai 2025. Cette désignation intervient trois ans après que les autorités russes ont fermé notre bureau à Moscou et ont bloqué l'accès aux sites web d'Amnesty International en Russie. 

    La participation aux activités d'une « organisation indésirable » est punie par la loi en Russie. Être sur la liste des “organisations indésirables” en Russie, signifie que :  

    Nos activités vont être criminalisées  

    Les organisations partenaires et les personnes travaillant avec nous peuvent être poursuivies  

    Participer aux activités d'une « organisation indésirable » est passible d'amendes, voire de peines de prison 

    Cette désignation nous place parmi des dizaines d'ONG et de médias indépendants qui ont été pris pour cible ces dernières années dans le cadre d'une vaste campagne visant à réprimer la dissidence et à démanteler la société civile en Russie. 

    Notre bureau fermé par les autorités russes

    Quelques mois à peine après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, notre bureau, celui de Human Right Watch et de treize autres ONG ont été fermés en Russie. Le motif avancé par les autorités est le suivant : « Violations de la législation russe ». Mais la réalité est la suivante : le Kremlin ferme notre bureau en raison de notre travail de défense des droits humains.

    Après les journalistes indépendants, les militants et les ONG russes de défense des droits humains, les autorités s’en prennent aux organisations internationales.

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  • La France connaît, comme d’autres en Europe, un rétrécissement de l’espace civique rapide et brutal

    Tribune de Pierre Tartakowsky, président d’honneur de la LDH

    Sous prétexte de lutter contre le terrorisme, l’antisémitisme ou encore le trafic de stupéfiants, les gouvernements qui se succèdent depuis 2022 contribuent à la dégradation de l’état des libertés en France, alerte Pierre Tartakowsky, président d’honneur de la LDH (Ligue des droits de l’Homme), dans une tribune au Monde.

    La sortie du Premier ministre sur la « submersion migratoire », lundi 27 janvier 2025, sur LCI, aura eu un double mérite. Le premier est de dissiper d’éventuels faux-semblants. Loin des vertus généreusement attribuées à François Bayrou – l’écoute, l’art de la négociation et une certaine culture du compromis –, la droite et le centre sont aujourd’hui animés au plus profond d’eux-mêmes par la vulgate de l’extrême droite, ses thèmes et son vocable, fût-ce les plus extrêmes et les plus mensongers. On aurait pu, tant elle nous plonge dans l’abjection, se passer de cette confirmation.

    Le second mérite de cette déclaration, c’est qu’elle nous rappelle – on l’avait presque oublié – que la politique ne se résume ni au traitement de la dette, ni au financement des retraites, ni même aux sujets de l’emploi et des salaires. Ces dossiers sont importants, urgents et légitimes. Ils conditionnent le quotidien de millions de personnes qui vivent et travaillent en France. Ils touchent à la question toujours brûlante de la répartition des richesses produites dans le pays, d’où évidemment la puissance des tensions qu’ils génèrent.

    Pour autant, ils ne sauraient résumer à eux seuls un projet de société. C’est de ce débat que nous avons besoin. Or, depuis des semaines, des mois, le débat politique se focalise sur ces seuls enjeux, à l’exclusion évidemment, de la fameuse « submersion migratoire » qui, de fait, submerge bien le paysage politique français tout en introduisant la course à la prochaine présidentielle. Que les partis de droite – tous confondus – s’en satisfassent, on le comprend fort bien. On peine en revanche, à saisir la timidité des autres formations politiques sur quelques enjeux majeurs, qui, alors qu’ils mériteraient une mobilisation d’urgence, semblent pourtant passés par pertes et profits.

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  • Henri Leclerc est mort

    Communiqué LDH

    Henri Leclerc, « Henri » pour les ligueuses et les ligueurs, nous a quittés et la LDH (Ligue des droits de l’Homme) tout entière est en deuil, à la mesure de ce que fut l’homme, l’avocat, le défenseur acharné des droits et des libertés. A la mesure de ce que fut son investissement de citoyen, d’avocat, de militant, notre peine est immense. La LDH saura dans les jours qui viennent rendre l’hommage que méritent ses combats, la pugnacité avec laquelle il les a menés, l’apport intellectuel formidable qui fut le sien, au sein de la direction nationale de la Ligue des droits de l’Homme et à sa présidence. Président d’honneur de notre association, il avait, de façon constante et jusqu’au dernier moment, veillé à contribuer aux réflexions et aux engagements collectifs, à les enrichir de son souffle, obsédé qu’il était de transmettre les valeurs de ses combats. Il en avait évoqué l’essence lors de son discours de clôture à l’occasion des 100 ans de la LDH, en 1998 : « Ils sont toujours là, nos vieux adversaires. Nous les connaissons bien. Ils s’appellent l’arbitraire qui menace les libertés, l’intolérance qui détruit la fraternité, le racisme qui nie l’égalité, l’individualisme qui tue le citoyen. Elle est toujours présente, la misère, cette insulte à la dignité. Et devant nous, dressés, tous les pouvoirs dont on abuse. » Henri nous a quittés. Ses combats demeurent.

    Nous adressons nos plus sincères condoléances à son épouse et ses enfants, ainsi qu’à tous ses proches et amis.

    Paris, le 31 août 2024

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